Philo

la Beauté

Q:La beauté réelle doit être quelque chose d’autre que la beauté du poète, de l’artiste, du jeune esprit alerte, bien que je ne déprécie en aucune manière cette beauté.

Krishnamurti :
Est-ce réellement cela que vous cherchez ? Est-ce réellement ce que vous voulez ? Si c’est le cas, il doit y avoir une révolution totale de votre être. Est-ce que c’est cela que vous voulez ? Voulez-vous une révolution qui mette en pièces tous vos concepts, vos valeurs, votre moralité, votre respectabilité, votre savoir – qui vous mette en pièces de telle sorte que vous soyez réduit au néant absolu, que vous n’ayez plus aucun caractère, que vous ne soyez plus le chercheur, l’homme qui juge, qui est agressif ou peut-être non agressif, de telle sorte que vous soyez complètement vide de tout ce qui est vous ? Cette vacuité est la beauté, avec son austérité extrême dans laquelle il n’y a pas une étincelle de dureté ou d’affirmation agressive. C’est ce que veut dire effectuer la percée, et est-ce cela que vous poursuivez ? Il doit y avoir une intelligence étonnante, qui ne soit pas de l’information ou du savoir. Cette intelligence opère continuellement, que vous soyez endormi ou éveillé. C’est pourquoi nous disions qu’il doit y avoir cette observation de l’extérieur et de l’intérieur qui éveille, qui affine le cerveau. Et cette acuité même du cerveau le rend tranquille. Et c’est cette sensibilité, cette intelligence qui font que la pensée n’opère que lorsqu’il le faut; le reste du temps le cerveau n’est pas ensommeillé, mais tranquille de manière vigilante. Et ainsi, le cerveau avec ses réactions ne crée pas de conflit. Il fonctionne sans lutte et, par conséquent, sans déformation. Alors, le faire et l’action sont immédiats, comme lorsque vous voyez un danger. En conséquence, il y a toujours une libération à l’égard des accumulations conceptuelles. C’est cette accumulation conceptuelle qui est l’observateur, l’ego, le « moi » qui divise, résiste et construit des barrières. Quand le « moi » n’est pas, la percée n’est pas non plus, alors il n’y a pas de percée; alors la totalité de la vie est dans la beauté de vivre, la beauté des rapports, sans qu’il y ait substitution d’une image par une autre, alors seulement l’infiniment grand est possible.

 

Méditation

La méditation fait partie intégrante de ma vie. Elle se révèle en la Lumière et Son Intérieurs appelés en Indi Shabd ou Naam ou plus connu par Verbe. C’est la plus haute réalisation qu’un être humain puisse faire.

Je ne peux que citer Kabir pour le décrire…mais décrire ne suffit pas, il est bon d’aller y voir vraiment.

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Quand Il se révèle à Lui-même, Brahma découvre l’invisible.

Comme la graine est dans la plante, comme l’ombre est dans l’arbre, comme l’espace est dans

le ciel, comme une infinité de formes sont dans l’espace.

Ainsi, d’au delà de l’Infini, l’Infini vient ; et l’Infini se prolonge dans le fini :

La créature est dans Brahma et Brahma est dans la créature ; ils sont à jamais distincts et cependant à jamais unis.

Lui-même, Il est l’arbre, la graine et le germe.

Lui-même, Il est la fleur, le fruit et l’ombre.

Il est le soleil, la lumière et tout ce qui s’éclaire.

Il est Brahma, la créature et l’Illusion.

Il est la forme multiple, l’espace infini ;

Il est le souffle, la parole, la pensée.

Il est le limité et l’illimité ; et, par delà le limité et l’illimité, Il est l’Être pur.

Il est l’Esprit immanent dans Brahma et dans la créature,

 L’Âme suprême est vue en dedans de l’âme.

Le point ultime est vu dans l’Âme suprême.

Et, dans ce Point, les créations se reflètent encore. Kabir est béni parce qu’il a cette

suprême vision.

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Pour info:

www.santmat.ch


L’être qui a eu à vivre la mort à soi-même a été dépouillé des illusions, des prétentions, des simagrées du moi et a atteint une certaine impersonnalité. Il est simple, modeste, il aime le silence, le retrait, se tient au contact de ses ressources et à l’écoute de sa nécessité. Après s’être éprouvé, il ne craint plus de s’abandonner au non vouloir, de s’immerger dans la tiédeur de la source. Se lover au plus intime de soi est même ce qui est recherché. En peignant, c’est aussi très exactement ce que recherche Fabienne. Etre un – soit n’être plus divisé, ne plus souffrir de la dualité- est une jouissance extrême. Qui a connu cette jouissance ne cesse plus de vouloir la connaître à nouveau. Toutes limites abolies, reployé en son centre mais ouvert au monde, l’être se trouve projeté hors du temps, et la vie qui soudain surabonde le submerge d’un amour sans raison.

L’ENTRETIEN

Charles Juliet

– Sur la toile, le geste doit être fulgurant …

Fabienne Verdier

– Non. Je vous interromps, le geste ne doit surtout pas être « fulgurant ». Le mouvement du flux ne naît pas dans la précipitation d’une érection facile.
C’est très étrange. La trop grande rapidité d’exécution ne peut produire la matière interne nécessaire à la concrétisation du mouvement. Seule une sorte d’instantanéité « retenue » de la pulsion transmet de l’énergie vitale. On est dans une totale pauvreté physique, matérielle et intellectuelle. Un abandon d’apparence. Comme un génie subtil, l’esprit mobile nous habite et vient animer le souffle. Le rythme prend alors naturellement corps dans l’espace.
J’essaie d’amener le contemplatif de l’œuvre à se questionner sur la forme comme elle va…

Charles Juliet, Entretien avec Fabienne Verdier, Albin Michel, 2007, p.16, 60-61

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La fraternité n’exclut rien.Elle inclut toute la création. Amour Absolu.

Le pinceau fait révéler un fragement du Soi par l’ouverture de cette fenêtre.

Quelques-unes de mes peintures, grand format.

émergence

 

rise and shine

 

 vision pénétrante

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